Les Français tournent le dos au crédit comme jamais. D’après l’Observatoire des crédits aux ménages (OCM), seuls 41,9 % des foyers détiennent un emprunt en 2024, un niveau au plus bas depuis plus de trois décennies. La faute à des taux d’intérêt qui s’envolent et à un climat économique incertain, poussant les ménages à serrer la vis plutôt qu’à s’endetter.
Le crédit à la consommation en première ligne
Parmi les crédits, c’est la consommation qui trinque le plus. En 2024, seuls 19 % des ménages y ont recours, contre 20,9 % l’an dernier. Un recul qui s’explique par un climat d’incertitude et des arbitrages budgétaires plus serrés. Voitures, électroménager, travaux… autant de dépenses que les Français préfèrent remettre à plus tard plutôt que de s’endetter à des taux élevés. La crise du marché immobilier joue aussi un rôle : avec moins de transactions, il y a moins de besoins pour financer des déménagements ou des rénovations. D’ailleurs, près de 15 % des crédits à la consommation servent habituellement à améliorer le logement, un poste lui aussi en berne face au coût du crédit.
Pourquoi cette prudence financière ?
Bien que 85,4 % des Français estiment que leurs charges de remboursement sont supportables, la prudence reste de mise. Le climat économique reste tendu : après la crise sanitaire, les Français redoutent de nouveaux imprévus, surtout avec un marché de l’emploi fragile, qui pourrait entraîner un chômage de 7,6 % d’ici mi-2025. L’inflation, qui continue de rogner le pouvoir d’achat (les prix à la consommation ont augmenté de 1,4 % en un an), rend les dépenses plus lourdes. À cela s’ajoute la hausse des taux d’intérêt, qui rend l’endettement moins attrayant. Résultat : les ménages préfèrent attendre avant de prendre de nouveaux engagements financiers.