Le député Jean Laussucq, membre du groupe centriste Ensemble pour la République, va déposer dans les prochains jours une proposition de loi visant à autoriser le versement du salaire en plusieurs fois au cours du mois, à la demande du salarié. Une information révélée par France Inter ce mardi 6 mai 2025.
L’objectif : offrir plus de souplesse financière aux travailleurs, en particulier à ceux qui peinent à boucler leurs fins de mois. « Aujourd’hui, ce sont les salariés qui avancent 30 jours de travail à leur employeur« , dénonce Yann Le Floc’h, PDG de la start-up Stairwage, spécialisée dans le paiement de salaires anticipés. Pour lui, cette nouvelle logique pourrait représenter une alternative concrète aux découverts bancaires et aux crédits à la consommation.
Un dispositif déjà expérimenté dans plusieurs entreprises
En France, près d’un millier d’entreprises ont déjà mis en place un tel système à travers des plateformes dédiées, comme Stairwage. Le principe est simple : permettre aux salariés de débloquer, à la demande, une partie de leur salaire correspondant aux jours déjà travaillés, sans attendre la fin du mois. « Vous touchez immédiatement, sur votre compte bancaire, les deux ou trois jours que vous avez effectués », explique Yann Le Floc’h, qui observe une demande « de plus en plus forte » de la part des salariés.
Instaurée en 1978, la mensualisation des salaires visait à sécuriser les revenus, mais elle est aujourd’hui jugée rigide par certains parlementaires. Actuellement, les acomptes sont limités à un versement par mois, généralement à mi-parcours.
Alléger la pression financière quotidienne
Pour Jean Laussucq, cette réforme répond à une réalité sociale. « Chaque année, les Français paient près de 7 milliards d’euros en frais bancaires ou en agios« , alerte-t-il. En permettant le fractionnement du salaire, il espère offrir une alternative concrète à ces charges, souvent liées à des découverts bancaires évitables.
La proposition de loi prévoit que le salarié puisse demander à percevoir son salaire plusieurs fois dans le mois, sous réserve d’accord avec son employeur, sans remettre en cause le principe de mensualisation.
Le texte devrait être examiné à l’Assemblée nationale dans les semaines à venir. Il ouvre la voie à une réflexion plus large sur le lien entre rythme de versement du salaire et gestion budgétaire des ménages.