Le gouvernement s’apprête à prolonger la dérogation qui permet aux salariés d’utiliser leurs titres-restaurant pour des courses alimentaires non consommables immédiatement, comme les pâtes ou le riz.
Depuis 2022, cette mesure de soutien au pouvoir d’achat a relevé le plafond d’utilisation à 25 euros par jour, mais elle devait initialement s’arrêter en décembre 2024. Très favorablement accueillie par les salariés (96 %), la prolongation est envisagée au moins pour une année supplémentaire.
Un soutien au pouvoir d’achat qui divise
Instaurée dans un contexte d’inflation élevée, cette dérogation permet aux salariés de faire leurs courses alimentaires avec leurs titres-restaurant, un dispositif jugé essentiel pour maintenir leur pouvoir d’achat. Cependant, cette mesure divise : bien que 96 % des bénéficiaires la soutiennent, les restaurateurs y voient une menace directe à leur part de marché. Depuis l’entrée en vigueur de la dérogation, les supermarchés ont gagné 8,4 points de parts de marché, tandis que les restaurateurs ont perdu 6,4 points.
Le mécontentement des restaurateurs
Pour les professionnels de la restauration, cette dérogation représente une perte de clientèle. L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) considère que l’objectif initial du titre-restaurant est dévoyé au profit des grandes surfaces. Ils estiment qu’avec une inflation qui a ralenti, cette mesure n’est plus nécessaire et appelle à recentrer l’utilisation des titres sur les repas dans les restaurants.
Une réforme en préparation
Le gouvernement, tout en prolongeant cette dérogation, travaille à une réforme plus globale du titre-restaurant. Parmi les pistes à l’étude, l’idée d’un double-plafond est envisagée : un plafond plus élevé pour les dépenses dans les restaurants et boulangeries, et un autre, inférieur, pour les achats dans les supermarchés. Cette réforme pourrait apporter un équilibre entre soutien au pouvoir d’achat des salariés et protection des restaurateurs.
Quelles conséquences pour les salariés ?
Si cette dérogation est maintenue, elle permettrait aux salariés de continuer à profiter de cette flexibilité dans l’utilisation de leurs titres-restaurant pour alléger leurs dépenses alimentaires. Pour beaucoup, ces titres restent un levier précieux pour compenser la hausse des prix des produits alimentaires, encore jugés élevés malgré la baisse de l’inflation. Les décisions à venir concernant le double-plafond auront un impact direct sur la façon dont les titres-restaurant pourront être utilisés à l’avenir.