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Qu’est-ce que la « stretchflation » : cette pratique que l’on observe de plus en plus en magasin ?

Depuis juillet, la législation impose aux enseignes d’informer leurs clients des pratiques de « shrinkflation ». Cependant, certaines marques ont rapidement contourné cette obligation en introduisant une nouvelle tendance : la « stretchflation ». Si la shrinkflation se traduit par une réduction de la quantité de produit sans baisse de prix, la stretchflation consiste à proposer plus de produits à un tarif globalement plus élevé, masquant ainsi une hausse du prix au kilo.

Maxi-formats : une fausse bonne affaire ?

Les grands formats ou packs familiaux, populaires pour leur apparente rentabilité, sont au cœur de cette stratégie. En effet, certaines marques augmentent le prix des produits de façon disproportionnée par rapport à la quantité supplémentaire offerte. C’est le cas de McCain avec ses brioches surgelées. Le poids du paquet est passé de 400 à 460 grammes (+15%), mais son prix a bondi de 2,90 à 3,99 euros (+37%). Le prix au kilo a ainsi grimpé de 7,25 à 8,70 euros, représentant une augmentation réelle de 20%, bien au-delà de la simple hausse de quantité.

Un autre exemple concerne les crackers Monaco de Belin. En ajoutant seulement 10 grammes supplémentaires (de 100 à 110 grammes), la marque affiche une hausse de 29% du prix, qui passe de 1 à 1,29 euro. Le prix au kilo, quant à lui, passe de 10 à 11,70 euros, une augmentation déguisée de 17%.

Confusion des repères pour le consommateur

Pour Olivier Dauvers, expert en grande distribution, ces ajustements de poids ou de volume perturbent la capacité des consommateurs à comparer les prix. « En modifiant les contenances, on brouille les repères, rendant plus difficile l’évaluation de l’évolution des prix », explique-t-il. Les marques concernées rejettent la faute sur les distributeurs, affirmant que les prix sont fixés par les enseignes. Toutefois, ces changements de grammage semblent souvent être une initiative marketing pour masquer des augmentations de prix.

Encadrement législatif : une réponse insuffisante

Certaines associations de consommateurs réclament une législation plus stricte pour limiter ces pratiques, bien que celles-ci restent marginales. Depuis le 1er juillet, les supermarchés de plus de 400 mètres carrés en France sont tenus d’afficher de manière visible toute réduction de quantité non accompagnée d’une baisse de prix. Cependant, cette obligation concerne uniquement les diminutions de volume ou de poids, laissant un vide juridique pour les augmentations de quantité accompagnées de hausses tarifaires.

Une inflation qui marque le pas

Malgré ces stratégies, l’inflation sur les produits de grande consommation montre des signes de ralentissement en 2024. Selon Circana, l’inflation était négative en août pour le quatrième mois consécutif. Sur un an, les prix en grande surface ont reculé de 0,9%, offrant un peu de répit aux consommateurs après deux années de forte inflation.

Alors que la législation tente de protéger les consommateurs contre certaines dérives tarifaires, des stratégies comme la « stretchflation » montrent que l’ingéniosité marketing ne connaît pas de limites. Il est donc essentiel pour les consommateurs de rester vigilants et de continuer à comparer les prix au kilo pour ne pas être trompés par ces fausses bonnes affaires.

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