L’Assemblée nationale a tranché. Dans une décision largement consensuelle, elle a adopté ce mercredi la prolongation, jusqu’à fin 2026, d’une mesure exceptionnelle permettant l’utilisation des tickets-restaurant pour l’achat de tous les produits alimentaires, y compris ceux nécessitant une préparation comme la farine, le riz ou la viande. Une aide précieuse pour le pouvoir d’achat des Français, même si elle divise les restaurateurs.
Une aide élargie depuis 2022
Ce dispositif, mis en place en 2022 dans le contexte de la pandémie de Covid-19, a offert une bouffée d’air à environ 5,4 millions de salariés bénéficiant des titres-restaurant en France. Initialement conçue comme une dérogation temporaire, cette mesure permettait aux salariés de se procurer des denrées alimentaires en supermarché, bien au-delà des repas prêts à consommer, habituellement visés par ces tickets.
Face à une inflation persistante, la dérogation avait été reconduite en 2023, mais devait arriver à son terme le 31 décembre 2024. Le récent vote des députés (75 voix pour, aucune contre) prolonge finalement cette aide jusqu’à fin 2026. Cette décision, bien qu’acquise à l’Assemblée, doit encore être validée par le Sénat.
Un consensus politique sur fond de soutien au pouvoir d’achat
Ce prolongement a reçu un accueil favorable à l’hémicycle. La secrétaire d’État à la Consommation, Laurence Garnier, a expliqué que cette mesure visait à éviter une « mauvaise surprise » pour les Français au retour des fêtes. « Dès le 2 janvier, les salariés auraient pu se heurter à des restrictions sur l’utilisation de leurs titres-restaurant, ce que nous voulons éviter à tout prix », a-t-elle déclaré.
Des amendements identiques, déposés par des députés de plusieurs groupes politiques – socialistes, MoDem, GDR et Liot – ont convergé pour valider cette extension. « Certes, cette mesure reste une solution temporaire face à une crise bien plus profonde », a admis le député socialiste Karim Benbrahim, mais il l’a néanmoins qualifiée de soutien essentiel au pouvoir d’achat des ménages.
Un débat à venir sur l’avenir des titres-restaurant
Toutefois, cette prolongation ne clôt pas le débat sur le rôle des tickets-restaurant. Laurence Garnier a annoncé l’ouverture des discussions sur une réforme en profondeur du dispositif dès 2025, signalant que cette mesure exceptionnelle pourrait être révisée pour mieux répondre aux enjeux actuels.
Une aide qui divise
Si les salariés et les ménages saluent cet allègement dans un contexte économique difficile, certains restaurateurs y voient une concurrence déloyale. Ces derniers rappellent que les titres-restaurant étaient à l’origine destinés à soutenir la consommation dans leurs établissements.
Pour l’heure, cette prolongation jusqu’à 2026 constitue une victoire pour les foyers français, tandis que le débat sur l’évolution des tickets-restaurant continue de faire l’objet d’intenses réflexions politiques et économiques.