Au micro de RMC et BFMTV, ce mardi 8 avril 2025, Michel-Édouard Leclerc a exprimé une vive inquiétude face aux droits de douane imposés par le président américain. En pleine guerre commerciale mondiale, le patron du groupe Leclerc estime que la reconstruction du commerce international prendra « plus de 10 ans ». Un avertissement qui laisse peu de place à l’optimisme pour les consommateurs français.
Une flambée des prix redoutée dans la grande distribution
La taxation à hauteur de 20 % décidée par les États-Unis à l’encontre de l’Union européenne pourrait avoir des conséquences directes sur les prix en rayon. Même si cette mesure est temporairement suspendue pour 90 jours, l’Europe a déjà enclenché sa riposte en imposant de nouvelles taxes sur certains produits américains, comme le soja, les motos ou le maquillage. Selon Michel-Édouard Leclerc, cette situation entraînera une hausse généralisée des prix, quelle que soit l’enseigne. Pour son groupe, fortement dépendant de certains produits importés comme les sodas américains, l’impact sera inévitable. Il soutient toutefois cette stratégie défensive, qu’il juge nécessaire pour que la France et l’Europe puissent se protéger sur la scène économique mondiale.
Une crise commerciale aux répercussions profondes
Selon le dirigeant de Leclerc, cette guerre économique pourrait durer une décennie, tant les conséquences sont lourdes et systémiques. Il ne s’agit pas, selon lui, d’une simple tension commerciale mais d’un basculement profond, marqué par ce qu’il considère comme « une haine envers l’Europe ». En qualifiant l’attitude de Donald Trump de « brutal power », il décrit un président qui « renverse la table » et désorganise un équilibre économique déjà fragilisé.
Refus du boycott, foi dans les normes européennes
Malgré son inquiétude, Michel-Édouard Leclerc ne prône pas le boycott des produits américains. Il préfère miser sur l’application ferme des normes européennes, en particulier envers les géants du numérique et les flux financiers. Pour lui, la solution viendra de la régulation et de l’imposition de règles équitables à l’échelle mondiale.
Un appel à l’unité et à la résilience
Malgré la gravité de la situation, le patron du géant de la distribution veut rester confiant. Il appelle à l’unité, tant au niveau européen qu’au sein de la population française, face à un Trump « seul contre le reste du monde ». Il mise sur la qualité reconnue des produits français à l’international et sur la capacité d’adaptation des entreprises et des consommateurs. À ses yeux, cette crise pourrait devenir un levier pour renforcer la compétitivité des entreprises locales et repositionner leur rôle sur le marché européen.