Les Français devront s’armer de patience pendant les fêtes. Du 25 au 28 décembre, les virements interbancaires seront exceptionnellement bloqués en raison de la fermeture du système de paiement européen. L’annonce a été faite par la Fédération bancaire française, qui précise que le règlement des opérations ne reprendra que le 29 décembre. Pendant ces quatre jours, particuliers et entreprises pourront toujours ordonner des virements, qu’il s’agisse de payer un salarié, de régler une facture ou d’envoyer des étrennes. Mais aucun transfert d’argent d’une banque à une autre ne sera effectivement exécuté avant la réouverture.
Une fermeture du système piloté par la BCE
Le blocage s’explique par la fermeture temporaire des systèmes de règlement exploités par la Banque centrale européenne. Ces infrastructures, essentielles au fonctionnement des paiements en Europe, ne sont pas actives les week-ends, ni certains jours fériés. Cette année, Noël tombe en milieu de semaine et entraîne deux jours de fermeture supplémentaires, les 25 et 26 décembre, auxquels s’ajoutent le week-end du 27 et 28.
Cette organisation n’est pas nouvelle et répond à un calendrier fixé longtemps à l’avance. Pour les banques et les entreprises, cette anticipation permet normalement d’adapter le calendrier de leurs opérations sensibles, notamment les virements de salaires ou les règlements fournisseurs.
Les virements instantanés restent disponibles
Bonne nouvelle cependant pour les usagers : seuls les virements interbancaires standards, dits SEPA, sont concernés par cette suspension. Les virements instantanés, comme ceux proposés via les services type Wero, continueront de fonctionner normalement, même pendant la fermeture du système européen. Les virements internes, c’est-à-dire entre deux comptes domiciliés dans la même banque, restent également opérationnels. Autrement dit, les particuliers pourront continuer à envoyer de l’argent immédiatement… à condition que le bénéficiaire soit dans la même banque ou que l’opération passe par un service instantané.
Le SEPA, un outil central mais dépendant des jours ouvrés
Le virement SEPA est devenu le standard européen depuis la disparition progressive des anciens virements nationaux. Il permet d’envoyer de l’argent en euros vers l’ensemble des pays membres de l’espace SEPA avec les mêmes conditions que pour un virement en France. Le principe est simple : mêmes tarifs, mêmes informations, mêmes délais. Seuls les éventuels frais de change peuvent s’ajouter lorsqu’un pays n’appartient pas à la zone euro. Son principal inconvénient apparaît précisément dans ce type de période : il dépend intégralement des jours d’ouverture du système de règlement européen.
Un calendrier déjà fixé pour 2026
Les fermetures prévues ne s’arrêtent pas à cette fin d’année. Pour 2026, la suspension interviendra autour du week-end de Pâques, du vendredi 3 au lundi 6 avril inclus. Le système sera également fermé les vendredis 1er mai et 25 décembre. En dehors de ces dates, il restera ouvert même lors des autres jours fériés. La Fédération bancaire française rappelle que ce calendrier est communiqué très en amont par la Banque centrale européenne et relayé en France par le Comité français d’organisation et de normalisation bancaires. Pour 2025, il avait ainsi été publié dès septembre 2024, permettant aux entreprises de s’organiser pour éviter tout blocage involontaire.
Anticiper pour éviter les mauvaises surprises
Pour les particuliers comme pour les professionnels, la meilleure manière d’éviter un retard de paiement reste l’anticipation. Un virement ordonné le 24 décembre au soir n’apparaîtra que le 29 au matin. Et une opération programmée le 25 ne sera traitée qu’à la reprise. À l’heure où les virements instantanés se démocratisent, ces fermetures rappellent que les paiements traditionnels restent dépendants de l’infrastructure européenne et de son calendrier.
