Depuis ce mercredi 12 mars, les États-Unis appliquent de nouvelles taxes de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés, une décision voulue par Donald Trump pour protéger l’industrie sidérurgique américaine de la concurrence internationale. L’Union européenne a immédiatement réagi en annonçant des mesures de rétorsion prévues dès le 1ᵉʳ avril.
Une taxe qui concerne l’Europe et bien d’autres pays
En prenant cette décision depuis la Maison Blanche ce mercredi matin, Trump souhaite protéger les producteurs américains d’acier et d’aluminium, en difficulté face à la concurrence, notamment en provenance d’Asie. Mais cette hausse des droits de douane ne cible pas qu’un seul pays : l’Union européenne, le Canada, la Chine, le Japon et l’Australie sont touchés. Au Canada, les réactions ne se sont pas fait attendre : certains magasins ont affiché des messages expliquant que les produits fabriqués aux États-Unis ne seraient plus disponibles.
De son côté, l’Europe ne compte pas rester les bras croisés face à cette décision américaine. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a réagi vivement, ce mercredi matin, en dénonçant « Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs. ». Par conséquent, elle a annoncé qu’elle appliquerait des droits de douane « forts mais proportionnés » pour riposter.
L’Europe contre-attaque dès le 1ᵉʳ avril
Dès le 1ᵉʳ avril, l’Union Européenne rétablira les taxes qui avaient été mises en place en 2018 et 2020, lorsque Donald Trump avait déjà instauré des taxes similaires sur les produits européens. À l’époque, des produits iconiques comme le bourbon ou les motos Harley-Davidson avaient été ciblés, touchant directement des industries américaines clés.
Mais cette fois, la nouvelle mesure américaine étant plus sévère qu’il y six ans, l’Europe veut aller plus loin. Une nouvelle vague de contre-mesures est en cours de préparation. Dès ce 12 mars, la Commission européenne a lancé une consultation avec les entreprises européennes afin de choisir rapidement quels produits américains seront visés pour que la réponse soit la plus efficace possible, sans trop impacter les consommateurs européens.
L’objectif est de faire en sorte que l’impact économique des nouvelles taxes américaines, qui est estimé à 28 milliards de dollars, soit compensé par une riposte de même ampleur. Ces nouvelles taxes européennes devraient être mises en place d’ici la mi-avril.
Un autre levier de négociation : le gaz américain
Au-delà des taxes, l’Union européenne pourrait aussi jouer la carte des négociations commerciales pour apaiser les tensions. Parmi les options évoquées, l’Union Européenne pourrait s’engager à acheter davantage de gaz naturel liquéfié américain pour compenser les tensions sur d’autres secteurs. L’enjeu est crucial pour l’Europe, qui dépend encore largement des importations de gaz et cherche des alternatives depuis la crise énergétique récente.