Depuis le 1er mars 2025, les fonctionnaires en arrêt maladie ne sont plus indemnisés à 100% de leur salaire pendant les trois premiers mois, mais à 90%. Cette mesure, adoptée par le gouvernement, vise à réduire l’absentéisme et contenir les dépenses publiques. La réforme, très contestée par les syndicats, pourrait avoir des conséquences sur l’attractivité de la fonction publique.
Concrètement, une baisse de 10 % de l’indemnisation équivaut à une diminution nette de 60 euros, par exemple, pour un fonctionnaire percevant un salaire de 2000 euros par mois, s’il se met en arrêt pendant 10 jours. Cette mesure a été officialisée par deux décrets publiés au Journal officiel du 28 février. Toutefois, elle ne concerne pas les agents dont l’arrêt est dû à un accident de service ou une maladie professionnelle : dans ces cas, la rémunération sera maintenue intégralement pendant trois mois.
Une mesure qui vise l’absentéisme et le budget de l’État
Pour le gouvernement, cette décision poursuit un double objectif. D’abord, réduire l’absentéisme dans la fonction publique. En 2023, les fonctionnaires ont été absents en moyenne 14,5 jours, contre 11,7 jours pour les salariés du privé, selon le rapport annuel sur l’état de la fonction publique. En réduisant l’indemnisation, l’Exécutif espère dissuader les absences de courte durée.
Mais l’enjeu est aussi budgétaire. Les dépenses liées aux indemnités journalières ont explosé ces dernières années : elles ont plus que doublé depuis 2017, atteignant 17 milliards d’euros en 2024. En diminuant la couverture des premiers mois d’arrêt maladie, l’État espère réaliser 900 millions d’euros d’économies par an.
Une décision critiquée par les syndicats
La mesure fait face à une opposition unanime des syndicats, qui dénoncent une décision « stigmatisante » et « injuste ». Selon eux, réduire l’indemnisation des congés maladies risque surtout d’inciter les agents malades à rester en poste plutôt que de se soigner, avec tous les risques de contagion que cela implique. Autre inquiétude : cette réduction des indemnités pourrait encore affaiblir l’attractivité de la fonction publique, alors que l’écart se creuse avec le secteur privé sur de nombreux avantages. Malgré la fronde syndicale, le gouvernement reste inflexible et assume une décision jugée nécessaire pour contenir les dépenses publiques.