Selon une étude publiée ce mercredi 14 mai par l’Insee, les Français réorientent progressivement leur stratégie d’épargne. Alors que la campagne de déclaration des revenus est en cours, l’enquête met en lumière une hausse significative de la détention de produits d’épargne retraite, tandis que l’épargne logement continue de reculer. Cette évolution témoigne d’un changement de priorités, avec une attention croissante portée à la sécurité financière à long terme.
Les PER gagnent du terrain auprès des ménages
Le Plan d’épargne retraite (PER) séduit de plus en plus de Français. En 2024, 19,1 % des ménages détiennent un PER, soit une progression de 2,7 points par rapport à 2021. Ce produit, lancé en octobre 2019 dans le cadre de la loi Pacte, a profondément modernisé l’épargne retraite. Plus simple, plus souple et plus lisible, le PER permet de regrouper plusieurs anciens dispositifs d’épargne tout en offrant un avantage fiscal notable : les sommes versées sont déductibles du revenu imposable, dans certaines limites. Par exemple, un contribuable imposé à 30 % qui verse 3 000 euros sur son PER peut réduire son impôt de 900 euros.
Ce succès s’explique aussi par le contexte post-Covid. Durant la crise sanitaire, de nombreux ménages ont constitué une épargne de précaution. Aujourd’hui, une partie de cette épargne est réaffectée vers des placements de long terme, notamment en vue de la retraite.
Un désintérêt croissant pour l’épargne logement
À l’inverse, l’épargne logement perd du terrain dans les priorités des Français. En 2024, seuls 27 % des ménages détenaient un produit tel qu’un PEL (Plan épargne logement) ou un CEL (Compte épargne logement), contre un peu plus de 40 % en 2004. Cette baisse de près de 14 points reflète une forme de désaffection envers ces produits, autrefois prisés pour financer un achat immobilier.
Plusieurs facteurs expliquent ce recul. Les taux d’intérêt des anciens PEL sont souvent devenus peu compétitifs. Par ailleurs, la flambée des prix de l’immobilier, associée à des conditions de crédit plus strictes, rend les projets d’achat moins accessibles pour une part croissante des ménages. Résultat : ces derniers se tournent vers des placements plus souples, moins contraignants et parfois plus rentables, comme le PER ou l’assurance vie.
Une stratégie d’épargne de plus en plus diversifiée
L’Insee observe également une diversification croissante de l’épargne des Français. En 2024, près de 87 % des ménages possèdent au moins un livret réglementé. Le Livret A reste de loin le plus répandu avec un taux de détention de 78,1 %, suivi du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), détenu par 39,7 % des ménages. Le Livret d’épargne populaire (LEP), quant à lui, connaît un regain d’intérêt, avec 21,5 % de détention, grâce à la revalorisation de son taux.
L’assurance vie confirme son rôle de placement de référence pour le long terme, avec 41,7 % des ménages en détenant une en 2024. Ce chiffre est en nette progression depuis 2004. Ces données traduisent une volonté croissante des Français de sécuriser leur épargne sur le long terme, tout en la répartissant entre plusieurs supports afin de mieux faire face aux incertitudes économiques.
Vers une épargne plus stratégique et tournée vers l’avenir
Ce que révèle l’étude de l’Insee, c’est l’émergence d’une épargne plus stratégique, tournée vers des objectifs de long terme comme la retraite ou la transmission. Le recul de l’épargne logement et la montée en puissance du PER montrent que les ménages adaptent leurs choix aux réalités économiques actuelles, entre envolée des prix immobiliers, complexification de l’accès au crédit et besoin de sécuriser leur avenir. Dans ce contexte, l’épargne retraite et l’assurance vie apparaissent comme les nouvelles valeurs refuges de la prudence financière française.
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