En février 2025, les ménages et petites entreprises françaises pourraient voir leurs factures d’électricité diminuer de 10 %. C’est ce qu’a annoncé ce mercredi la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette baisse intervient après une période de flambée des prix de l’énergie due à des facteurs internationaux, notamment la crise énergétique de 2022.
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ToggleUne révision des tarifs réglementés de vente de l’électricité
Les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) en France, appliqués par EDF, sont calculés selon une formule qui tient compte des prix de gros sur le marché de l’énergie et des coûts de production. Ce mécanisme permet une révision des prix deux fois par an, en février et en août. Après des hausses significatives ces dernières années, les prix de gros de l’électricité ont commencé à reculer. Sur cette base, la CRE anticipe une baisse d’au moins 10 % pour les TRVE en février 2025.
Selon la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, cette baisse s’inscrit dans une nouvelle phase du marché de l’énergie, qualifiée de « post-crise ». Cependant, elle précise que les prix ne retrouveront pas leurs niveaux d’avant la crise énergétique de 2022, mais resteront stabilisés à un niveau plus élevé.
Des coûts de production nucléaire en hausse
Si les prix de gros refluent, les coûts de production de l’électricité nucléaire, majoritairement produite par EDF, sont en revanche à la hausse. La réévaluation du coût de cette électricité est désormais fixée à environ 60 euros par mégawattheure (MWh), contre 42 euros précédemment. Cette augmentation s’explique par les investissements colossaux auxquels EDF doit faire face, notamment pour l’entretien et le prolongement de la durée de vie de ses centrales nucléaires via le projet de grand carénage.
Le chantier du grand carénage est essentiel pour garantir la sécurité et l’efficacité du parc nucléaire français, mais il entraîne une augmentation des coûts d’exploitation. Emmanuelle Wargon précise également que la fin de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) est prévue pour janvier 2026. Cela marquera une étape importante dans la libéralisation du marché de l’électricité en France, actant la sortie du tarif nucléaire régulé, autrefois fixé à 42 euros/MWh.
Un monde post-crise énergétique
Avec cette prévision de baisse des TRVE, la France semble entrer dans une nouvelle phase énergétique. Toutefois, les prix de l’électricité ne reviendront pas à ceux d’avant la crise, souligne Emmanuelle Wargon. La situation reste influencée par les coûts de maintenance et de modernisation des infrastructures nucléaires, ainsi que par les tendances globales du marché énergétique.
Pour les ménages et les petites entreprises, cette baisse de 10 % pourrait représenter un soulagement après plusieurs années de hausses successives. Cependant, il faudra rester vigilant sur l’évolution des coûts après la fin de l’Arenh et la libéralisation complète du marché en 2026.
La prévision d’une baisse des tarifs réglementés de l’électricité en 2025 est une bonne nouvelle pour les consommateurs français. Toutefois, les défis liés aux coûts de production, notamment dans le secteur nucléaire, continueront d’influencer l’évolution des prix de l’énergie dans les années à venir. Les mois à venir seront déterminants pour observer comment se stabilisera le marché post-crise, avec l’espoir que cette tendance baissière se confirme pour les consommateurs.