Le gouvernement a décidé de ne pas appliquer l’augmentation prévue de la facture d’électricité au 1er août, une décision annoncée le lundi 15 juillet dernier par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette mesure devait initialement refléter la revalorisation du tarif d’acheminement du courant.
Dans un communiqué, la CRE a précisé que « les évolutions prévues ne s’appliqueront pas au 1er août 2024 ». Cette décision suit l’intention du ministre chargé de l’énergie de ne pas publier au Journal officiel les délibérations concernant l’évolution du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe). Le gouvernement dispose désormais de deux mois pour demander de nouvelles délibérations sur l’évolution du Turpe, selon la CRE.
Si cette revalorisation avait été mise en place au 1er août, elle aurait entraîné une augmentation de 4,8 % pour le tarif du distributeur Enedis, augmentant ainsi la facture d’environ 1 % pour quelque 22 millions de ménages et entreprises. En termes concrets, cela aurait ajouté entre 10 et 40 euros par an à la facture d’électricité des consommateurs.
Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, a défendu cette décision en expliquant que les prévisions indiquent une baisse équivalente, voire supérieure, des tarifs dans les mois à venir. Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, a également souligné l’importance de la stabilité et de la visibilité des prix pour les consommateurs. « Conformément à mon engagement, les prix de l’électricité baisseront de 15 % en février prochain. Je refuse toute augmentation des factures en août », a-t-il déclaré.
Cette décision permet au gouvernement d’éviter une seconde hausse des tarifs après celle de février, qui avait atteint presque 10 % dans le cadre de la suppression du bouclier tarifaire sur l’énergie. À cette époque, une taxe gouvernementale avait été relevée pour alléger les factures durant la crise énergétique. Bruno Le Maire avait alors promis de ne pas augmenter cette taxe pour le reste de l’année 2024.
La hausse prévue, bien que modeste par rapport à l’augmentation de 11,7 % du prix repère du gaz en juillet, aurait eu lieu dans un contexte politique délicat. Les prix de l’énergie, particulièrement élevés en 2021-2022 en raison de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, ont alimenté les débats lors des élections européennes et législatives.