Dans un rapport publié mercredi 23 avril, le Fonds monétaire international (FMI) tire la sonnette d’alarme : selon ses projections, le déficit public français pourrait atteindre 6 % du PIB en 2029, et 6,1 % en 2030. Des estimations bien éloignées des objectifs fixés par le gouvernement, qui table sur un retour sous les 3 % d’ici 2029.
Une situation jugée préoccupante
Cette mise en garde repose sur l’analyse du budget 2025 et de la loi de programmation des finances publiques 2023-2027. Pour le FMI, la trajectoire actuelle est « préoccupante », notamment en raison du ralentissement économique. La croissance pour 2025 a été revue à la baisse, à 0,6 % contre 0,8 % précédemment. En cause : le climat d’incertitude généré par la guerre commerciale relancée début avril par Donald Trump, qui impose des droits de douane massifs sur les importations européennes, frappant de plein fouet la zone euro.
Un plan d’économies de 40 milliards d’euros
Pour tenter de redresser la barre, le gouvernement prévoit 40 milliards d’euros d’économies dès 2025. L’effort sera partagé entre l’État, les collectivités territoriales et la Sécurité sociale, sans hausse d’impôts pour les ménages ni les entreprises. Parmi les pistes évoquées figure la réduction de certaines niches fiscales. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé qu’une suppression de 10 % de ces dispositifs pourrait rapporter 8,5 milliards d’euros.
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé que les détails de ces mesures seront précisés d’ici la mi-juillet. Mais le FMI reste prudent. « Le gouvernement français a présenté des propositions qui vont dans la bonne direction, mais nous attendons davantage de clarté sur les mesures concrètes », a souligné Vitor Gaspar, directeur des affaires budgétaires au FMI.
En résumé, malgré les annonces du gouvernement, l’institution internationale demeure sceptique sur la capacité de la France à maîtriser durablement son déficit.