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Une carte vitale alimentaire de 150 euros par mois : la nouvelle proposition de loi votée prochainement

Imaginez payer vos courses avec votre carte vitale. C’est l’idée portée par les députés écologistes, qui sera débattue ce jeudi 20 février à l’Assemblée nationale. Leur objectif est de lutter contre la précarité alimentaire et encourager une alimentation plus saine. Mais avant d’envisager un déploiement à grande échelle, la loi vise d’abord à expérimenter cette solution dans certaines régions. Alors, concrètement, qu’est-ce que cela changerait pour vous ?

150 euros par mois pour mieux manger

Le principe est simple : appliquer à l’alimentation le modèle de la Sécurité sociale. Chaque mois, une carte serait créditée de 150 euros, accessible à tous et utilisable uniquement pour des achats alimentaires. Mais pas question d’acheter n’importe quoi : seuls les produits « conventionnés » seraient éligibles, c’est-à-dire sélectionnés selon des critères sociaux, environnementaux et sanitaires. L’idée est double : permettre à chacun d’accéder à une alimentation de qualité, tout en soutenant une production locale et plus durable.

Faim, malbouffe : des problèmes de taille

Aujourd’hui, un Français sur six peine à se nourrir correctement, selon une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) publiée en 2023. Pour ces personnes, l’aide alimentaire repose essentiellement sur des associations et des banques alimentaires. Avec cette carte, il ne s’agirait plus seulement d’aider ponctuellement ceux qui en ont besoin, mais de garantir à chacun un vrai droit à bien manger, comme un principe fondamental, au même titre que l’accès aux soins.

L’autre enjeu de taille est de lutter contre la malbouffe. En France, les maladies liées à une mauvaise alimentation (diabète, obésité…) coûtent chaque année près de 18,7 milliards d’euros à la Sécurité sociale. En incitant les consommateurs à privilégier des aliments plus sains, l’État espère réduire ces coûts de santé à long terme.

Un projet ambitieux… et coûteux

Évidemment, une telle mesure a un prix, et pas des moindres : on parle d’au moins 120 milliards d’euros par an. Une somme gigantesque, surtout dans un contexte où les finances publiques sont déjà sous tension. Théoriquement, cette nouvelle fonction serait financée à 50 % par des fonds publics, 25 % par les collectivités territoriales, et 25 % par une cotisation citoyenne volontaire, mais reste à voir si les Français accepteraient de voir leur salaire un peu plus ponctionné chaque mois pour garantir ce « droit à bien manger ».

Autre question épineuse : qui décidera des aliments éligibles ? L’idée serait de laisser les citoyens trancher eux-mêmes, via des assemblées démocratiques locales. Une approche qui a déjà été testée en France, notamment à Montpellier. Là-bas, 400 volontaires ont mis en place une caisse alimentaire commune : chacun cotise et reçoit en échange 100 euros par mois, à dépenser uniquement sur des produits sélectionnés collectivement. Certains pourraient redouter un système trop rigide, mais les participants parlent, au contraire, d’un retour à une alimentation plus choisie, plus locale, plus responsable.

Alors, cette carte Vitale de l’alimentation verra-t-elle le jour ? Première réponse demain, à l’Assemblée nationale, avec le vote de cette proposition.

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