Pour tenter de contrer Donald Trump, en pleine guerre commerciale avec le reste du monde depuis le début du mois d’avril, la Banque centrale européenne a décidé d’abaisser à nouveau son taux directeur de 25 points ce jeudi 17 avril. De base à 2,25 %, avec ce nouveau taux directeur, la BCE espère stimuler la croissance de la zone euro.
La BCE joue la carte de l’assouplissement
Depuis juin 2024, la Banque centrale européenne (BCE) a déjà abaissé ses taux à sept reprises pour soutenir l’économie européenne, durement touchée par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment sur les prix de l’énergie. En ce début d’année 2025, la situation ne s’arrange pas : l’offensive commerciale menée par Washington pousse à de nouvelles mesures d’urgence. C’est ainsi que la BCE a réduit son taux directeur de 25 points de base, à 2,25 %, dans l’espoir de renforcer un système économique de plus en plus sous pression.
Cette décision intervient alors que Donald Trump a imposé, depuis le 2 avril, des droits de douane de 25 % sur les importations européennes, frappant durement certains secteurs clés, notamment l’automobile. Même si ces taxes ont été suspendues temporairement pour 90 jours, la BCE reste en état d’alerte.
Face à une économie européenne sous pression
Malgré une inflation en net recul – tombée à 2,2 % en mars 2025 – la croissance demeure fragile. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, l’a reconnu lors de sa prise de parole à Francfort le 17 avril : « Nous devons être prêts à faire face à l’imprévisible ». Quelques jours plus tôt, à Varsovie, lors d’une réunion avec les ministres des Finances de la zone euro, elle s’était également dite vigilante et a assuré que la BCE était « prête à intervenir si nécessaire ».
Ce ton mesuré traduit une réelle inquiétude face à une situation internationale instable. Christine Lagarde évoque un risque de perte de confiance chez les ménages et les entreprises, ainsi qu’un possible durcissement des conditions de financement. La BCE s’engage donc à suivre attentivement les données économiques et à décider, « réunion par réunion », de l’évolution de sa politique monétaire.