Le marché immobilier amorce un tournant en 2025. Après plusieurs années marquées par la hausse des taux et l’explosion des prix, la situation semble s’éclaircir pour les acheteurs. Selon une récente analyse du courtier Meilleurtaux, il faut désormais en moyenne 12 ans et 3 mois pour qu’un achat immobilier devienne plus rentable qu’une location. Une durée en net recul par rapport à l’an dernier, qui redonne des couleurs au projet d’accession à la propriété.
Un contexte plus favorable pour les acheteurs
L’année 2022 avait marqué un coup d’arrêt pour de nombreux ménages, avec une envolée des taux d’intérêt qui rendait l’achat bien moins attractif. Mais en 2025, plusieurs facteurs changent la donne : les taux de crédit baissent progressivement, les prix de l’immobilier se stabilisent ou reculent légèrement dans certaines zones, et les loyers, eux, poursuivent leur hausse continue. Cette combinaison d’éléments raccourcit le temps nécessaire pour amortir un achat immobilier.
La période nécessaire pour rentabiliser une acquisition immobilière était montée jusqu’à 15 ans et demi en 2023. Elle revient aujourd’hui à un niveau plus raisonnable, même si elle reste loin du record observé en 2020, où il ne fallait que 3 ans et 4 mois en moyenne pour qu’un achat devienne plus avantageux qu’une location.
De fortes disparités selon les villes
Toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. Dans 24 des 32 grandes villes étudiées, l’achat redevient plus intéressant que la location plus rapidement. À Lille et Grenoble, la rentabilité d’un achat s’est accélérée de 9 ans, un bond spectaculaire lié à la baisse des prix et à une hausse soutenue des loyers.
D’autres villes comme Tours, Paris, Rouen ou Caen affichent des gains de rentabilité supérieurs à 5 ans. Mais dans certaines agglomérations où les prix restent particulièrement élevés, comme Paris, Aix-en-Provence, Nice ou Bordeaux, il faut toujours patienter plus de 18 ans pour amortir un achat. Dans ces zones tendues, la location peut donc rester une alternative pertinente, notamment pour les profils mobiles ou les jeunes actifs.
Des exceptions notables à la tendance
À contre-courant de cette amélioration générale, certaines villes voient la rentabilité d’un achat reculer. C’est le cas du Mans, qui passe de moins de 5 ans à près de 9 ans, ou encore d’Orléans, où le seuil approche désormais les 12 ans. À Lyon, l’encadrement des loyers réduit l’écart avec les mensualités d’un crédit immobilier, ce qui impacte défavorablement la rentabilité de l’achat.
Ces variations soulignent l’importance d’analyser précisément sa situation personnelle et la dynamique du marché local avant de se lancer.
Acheter, une stratégie de long terme
Au-delà des calculs de rentabilité immédiate, l’achat immobilier reste une démarche patrimoniale. Il permet de se constituer un capital, d’échapper aux hausses de loyers et de sécuriser son logement à long terme. Pour de nombreux Français, devenir propriétaire reste un objectif de stabilité et de projection dans l’avenir.
Avec des conditions de crédit en légère amélioration et des loyers toujours plus élevés, l’année 2025 pourrait bien marquer un retour en grâce de l’accession à la propriété, en particulier pour les ménages ayant un projet d’installation durable.
